I

— M. Lars, s’il vous plaît.

— Je crains fort de n’avoir qu’un moment à accorder à vos téléspectateurs. Je regrette vraiment.

Il était piégé. L’interviewer automatique de la Télé, caméra à la main, lui barrait le passage. Le sourire métallique du robot étincelait, comme plein de confiance.

— … Vous sentiriez-vous prêt à entrer en transe, monsieur ?

Son ton exprimait vraiment l’espoir, comme si sa victime allait vraiment entrer en transe devant le dispositif dit « multiple-alterne » des lentilles de sa caméra portable.

Lars Powderdry soupira. De l’endroit où il se tenait debout sur le trottoir roulant des piétons, il entrevoyait son bureau new-yorkais. Mais quant à l’atteindre, c’était une autre histoire. Trop de gens – trop de purzouves – s’intéressaient à lui, et non à son travail. Or, c’était son travail qui comptait. Il expliqua avec lassitude :

— Il y a l’élément temps. Ne comprenez-vous pas ? Dans le domaine de la mode des armements…

— Oui, nous avons entendu dire que vous êtes en train de « réceptionner » quelque chose de vraiment spectaculaire.

L’interviewer l’avait interrompu, reprenant l’initiative de l’interview, sans même prêter attention à ce qu’allait déclarer Lars.

— …Quatre transes en une seule semaine ! Et vous avez presque abouti ? Est-ce vrai, monsieur Lars ?

Tout ce dispositif, automatique de A à Z, était absurde ! Patiemment, il essaya de le faire comprendre. Il ne prit même pas la peine de s’adresser à la légion des purzouves, presque tous du sexe féminin, qui, à chaque début de matinée, constituaient le public de « L’heureux représentant de commerce vous souhaite le bonjour », ou quel que soit le nom de cette émission inepte ! Il n’avait pas le temps, lui, d’interrompre sa journée de travail pour écouter de telles idioties.

— Écoutez…

Il avait pris un ton gentil comme si l’interviewer automatique était un être vivant et non le résultat, arbitrairement doté de sens, de la faculté d’invention de la technologie du Bloc-Ouest en l’an 2004 après J.C. Et quel gaspillage de cette faculté d’invention… mais en y réfléchissant bien, ce gâchis était-il plus abominable que celui qui régnait dans son propre domaine ? Réflexion déplaisante, qu’il chassa aussitôt de son esprit.

— …Le processus de la mode en matière d’armement exige qu’une arme définie apparaisse à un certain moment. Le lendemain, la semaine suivante ou le mois d’après, c’est trop tard…

— Dites-nous ce que c’est, répliqua aussitôt l’interviewer, attendant avec curiosité la réponse qui devait suivre.

Comment quelqu’un, fût-il M. Lars de New York et de Paris, oserait-il décevoir les millions de téléspectateurs du Bloc-Ouest, c’est-à-dire d’une douzaine de pays ? Ne pas les satisfaire serait servir les intérêts de Pip-Est. C’est ce que l’interviewer autonome voulait faire comprendre à Lars. Cette fois-ci, sa manœuvre n’eut aucun succès.

— Franchement, cela ne vous regarde pas !

Lars s’éloignait déjà du petit groupe de badauds qui s’était formé pour le contempler, de cette chaleur humaine pleine d’intérêt que lui témoignait toujours le public, pour gagner la piste qui conduisait à la Société Anonyme M. Lars, un bâtiment de plein pied qui jurait exprès, eût-on dit, au milieu des grands immeubles de bureaux dont la dimension, à elle seule, proclamait leur nature, leur fonction et leur destination.

En atteignant le hall extérieur, réservé au public, de la S.A. M. Lars, il se dit que la dimension d’un immeuble ne pouvait guère servir de critère quant à l’importance de ce qu’il contenait. L’interviewer automatique lui-même ne s’y était pas trompé : c’était Lars Powderdry qu’il avait voulu présenter aux téléspectateurs, et non les entités industrielles qu’il avait à portée de sa main. Et pourtant, avec quel plaisir ces entités auraient-elles vu interviewer leurs experts en propac (propagande d’acquisition).

Les deux battants de la porte d’entrée émirent le bruit habituel, accordés qu’ils étaient à ses radiations céphaliques. Ils se refermèrent derrière lui, l’isolant de la multitude qui le suivait des yeux, bouche bée, depuis que son attention avait été éveillée par les professionnels. Sans eux, cette masse eût été raisonnable. Disons plutôt apathique.

— Monsieur Lars.

— Oui, Miss Bedouin. Il s’arrêta :

— … Je sais. Le service de rédaction ne comprend rien au dessin 285.

Que pouvait-il dire d’autre ? Ayant vu lui-même ce dessin en sortant de sa transe du vendredi, il savait qu’il n’avait ni queue ni tête.

— Ils ont dit…

Elle hésita. Elle était jeune, petite, mal équipée par la nature pour se faire l’interprète des réclamations et des griefs des autres. Il intervint avec beaucoup d’humanité :

— Je leur parlerai directement. Franchement, ce que j’ai pondu m’a paru être un fouet à blanc d’œuf monté sur des roues triangulaires…

Et il compléta pour lui-même : « Que peut-on bien détruire avec un truc pareil ? »

— Ils avaient l’air de trouver que c’était une arme de première classe…

Ses seins enrichis à l’hormone se dressèrent, synchronisés avec l’attention qu’il leur porta soudain.

— … Ils n’arrivent pas à découvrir d’où vient la puissance motrice, c’est tout. Vous savez, le dispositif producteur des ergs. Avant que vous vous mettiez à l’arme 286…

— Ils veulent me voir pour mettre au point la 285. Entendu.

Il était de bonne humeur, aujourd’hui, car, par cette agréable journée d’avril, Miss Bedouin – ou Miss Bed si vous préférez voir en elle cette particularité – était assez jolie pour rétablir le flux sanguin normal chez un homme de son âge. Même chez un modéliste, c’est-à-dire un créateur de la mode des armements.

Même, pensa-t-il, chez le meilleur, chez l’unique créateur de la mode des armements dans tout le Bloc-Ouest.

Pour trouver son égal – et encore n’était-ce pas certain – il aurait fallu s’adresser à l’autre hémisphère, Pip-Est. Le bloc sino-soviétique possédait – ou employait, selon leur terminologie – en tout cas avait sous la main un médium tout comme lui.

Il s’était souvent demandé ce qu’elle était en réalité – car son nom était Mlle Toptchev, d’après les renseignements que lui avait fournis l’agence privée KACH, dont les ramifications couvraient toute la planète. Lilo Toptchev. Avec un bureau seulement, et cela à Boulganinegrad plutôt qu’à la Nouvelle-Moscou. Elle semblait vivre en anachorète, mais l’agence KACH ne s’étendait pas sur les aspects subjectifs de ses sujets d’enquête. Peut-être, pensa-t-il, Lilo Toptchev tricotait-elle ses dessins d’armes, ou encore prenaient-ils forme, alors qu’elle était en transe, dans des ouvrages en céramique gaiement coloriés ? Bref, quelque chose d’artistique. Que cela chante ou non à son client – ou plutôt à son employeur, le SeRKeb qui gouvernait le Pip-Est, cette triste académie de rouages sinistres, ternes, sans couleur et sans vie, contre laquelle l’hémisphère ouest, depuis tant de dizaines d’années mobilisait toutes ses ressources.

Parce que, naturellement, un créateur d’armes devait être bien soigné : lui-même, au cours de sa propre carrière, avait su le faire comprendre à ses employeurs.

Après tout, personne ne pouvait l’obliger à entrer en transe cinq jours par semaine. Et il en était sans doute de même de Lilo Toptchev.

Abandonnant Mademoiselle Bedouin, il gagna son propre bureau et se débarrassa de ses vêtements d’extérieur. Combiné, casquette et chaussons qu’il livra au dispositif de rangement.

Déjà son équipe médicale, le Dr. Todt et l’infirmière Elvira Funt, l’avaient aperçu. Ils se levèrent pour approcher respectueusement de lui, suivis par Henry Morris, presque leur subordonné, aux extraordinaires dons psioniques. C’est qu’on ne savait jamais – pensa-t-il – quand il pouvait entrer en transe, d’où leur comportement inquiet, toujours en état d’alarme. Funt, l’infirmière, traînait derrière elle un appareil à piqûres intraveineuses qui bourdonnait déjà, et le Dr. Todt, produit de première classe de l’élite du monde médical de l’Allemagne de l’Ouest était prêt à employer une série de dispositifs au Fonctionnement délicat pour que tout se passe à merveille : d’abord, éviter au cours de la transe tout arrêt cardiaque, tout infarctus pulmonaire ou encore la surpression du nerf pneumogastrique qui suspendrait le mécanisme de la respiration ; puis, chose encore plus importante, noter de façon permanente son travail mental, afin de pouvoir le reconstituer une fois la transe terminée.

Le Dr. Todt était donc indispensable à la S.A.M. Lars. Le bureau de Paris possédait une équipe semblable et tout aussi qualifiée. Car il arrivait que Lars Powderdry capte mieux les émanations parisiennes que celles, plus violentes, de New York.

De plus, c’était à Paris que vivait et travaillait sa maîtresse, Maren Faine.

Car, contrairement à leurs collègues créateurs de la mode de l’habillement, dans celle de l’armement, tous les créateurs avaient la faiblesse – ou la force, préférait-il dire – d’aimer les femmes. Son prédécesseur, Wade, lui aussi hétérosexuel, s’était en fait tué en s’escrimant sur un petit soprano à vocalises de l’ensemble du Festival de Dresde. Il avait été victime d’une fibrillation cardiaque à un moment dépourvu de noblesse, au lit, à deux heures du matin, bien après que le rideau se baisse sur Le Mariage de Figaro, dans l’appcad que Rita Grandi occupait à Vienne, alors que la jeune femme venait d’ôter rapidement son haut-de-chausses de soie et sa blouse, etc… pour rien, comme l’avait révélé la série alerte des photos sur homéopap.

Ainsi, à quarante-trois ans, M. Wade, créateur de la mode de l’armement pour le Bloc-Ouest, avait disparu de la scène, laissant à son successeur son poste essentiel. Mais d’autres étaient déjà à l’attente, prêts à le remplacer.

Peut-être cette idée avait-elle accéléré le départ de M. Wade. Ce genre de travail était épuisant en lui-même, sans que la science médicale pût déterminer exactement comment et à quel point. Et il n’y a rien de plus troublant, se dit Lars Powderdry, que de savoir qu’en fait on n’est pas irremplaçable, et mieux encore, qu’on est prêt à vous remplacer. C’est le type même de paradoxe que personne ne goûte, sauf naturellement à l’échelon de la Secnat de l’ONU-O, le Conseil qui gouvernait le Bloc-Ouest, et qui s’arrangeait pour avoir toujours un remplaçant visible dans les coulisses.

Et ils devaient en avoir un à cet instant même.

Mais ils m’aiment, pensa-t-il. Ils ont été gentils pour moi comme moi pour eux. Le système fonctionne.

Hélas ! Les autorités suprêmes, responsables de la vie de plusieurs milliards d’êtres humains, ne prennent pas de risques. Elles n’iront jamais enfreindre les injonctions des rouages des ordinateurs.

Non pas que leurs subordonnés, ces milliards d’êtres humains, leur ôtent leur emploi. C’est d’en haut que partirait l’ordre de renvoi, de la sphère du général George McFarlane Nitz, commandant en chef du Conseil de la Secnat. Nitz pouvait renvoyer n’importe qui. Lui-même, si le besoin s’en faisait sentir, ou simplement si l’occasion enfin se présentait (quelle satisfaction de se dégrader soi-même) de se libérer enfin du dispositif électronique grâce auquel ses longueurs d’ondes cérébrales étaient vérifiées chaque fois qu’il passait devant les robots-sentinelles autonomes qui montaient la garde autour de la Forteresse Washington !

— Votre pression sanguine, monsieur Lars. Étroit, sombre, l’allure d’un prêtre, le Dr. Todt avançait, remorquant une machine complexe :

— … S’il vous plaît, monsieur Lars.

Derrière lui et l’infirmière Elvira, un jeune homme mince, chauve, pâle comme un linge mais l’air très qualifié, vêtu de gris rose qui évoquait une soupe aux pois cassés, tenait un porte-documents sous le bras. Lars Powderdry lui fit signe, immédiatement. L’examen de sa pression sanguine pouvait attendre. C’était un fonctionnaire de l’agence KACH, et il avait avec lui une affaire urgente.

— Pouvons-nous nous rendre dans votre bureau privé, monsieur Lars ?

Tout en le précédant, Lars dit :

— Les photos ?

— Oui, monsieur.

Soigneusement, l’employé de la KACH referma derrière eux la porte.

— … C’est tiré de leurs dessins de… – il ouvrit son porte-documents, examina un document reproduit au Xérox – de mercredi dernier, leur N° de code AA-335.

Découvrant sur le bureau de Lars une place disponible, il commença à le recouvrir de photos stéréo.

— … Il y a également une photo floue, celle d’une maquette du laboratoire d’assemblage de l’académie de Rostok…

Il consulta encore une fois sa feuille de renseignements.

— … N° de code SeRKeb AA-330.

Il fit un pas de côté pour que Lars pût examiner l’ensemble.

Lars s’assit, alluma un Astoria Cuesta Rey, et n’examina rien, l’esprit comme paralysé malgré l’aide du cigare. Ce reniflement de chien au-dessus des photos provenant de l’espionnage exercé sur son équivalent de Pip-Est, Mlle Toptchev, le dégoûtait toujours. Pourquoi la Secnat de l’ONU-O ne procédait-elle pas à cette analyse ? Il l’avait même dit à plusieurs reprises au général Nitz, et même à une réunion officielle de la totalité du Conseil, dont les membres étaient alors engoncés dans leurs vêtements amidonnés les plus dignes et les plus imposants, capes prestigieuses, mitres, bottes, gants… Sans doute portaient-ils des sous-vêtements de soie brodés, en fils multicolores, de slogans et d’ukases.

Là, dans ce milieu solennel, où tous, y compris les aides-consomm, ces six imbéciles recrues involontaires, jouaient aux Atlas supportant le monde, Lars, au milieu d’une session officielle, avait demandé, d’une voix très douce, pourquoi pour l’amour de Dieu ne pouvaient-ils pas procéder eux-mêmes à l’analyse des armes de l’ennemi.

Non. Sans débat. Parce que (écoutez-moi bien, monsieur Lars) ce ne sont pas les armes de Pip-Est. Ce sont ses projets d’armes. Nous évaluerons leur valeur quand ils passeront du prototype au stade de la production autofac. Compris ? avait conclu le général Nitz. Et en ce qui concerne ce stade initial… là, il s’était contenté de regarder Lars d’un air entendu.

Allumant une cigarette de type ancien – et illégal – le jeune fonctionnaire de l’agence KACH murmura :

— Monsieur Lars, nous avons quelque chose de plus. Cela ne vous intéressera peut-être pas, mais puisque de toute façon vous semblez être en train d’attendre…

Sa main plongea au fond du porte-documents.

— J’ai l’air d’attendre parce que tout cela me dégoûte. Et non parce que je veux voir quelque chose de plus. Que Dieu m’en préserve !

— Hem…

Le fonctionnaire de la KACH posa sur la table une épreuve sur papier glacé, format huit sur dix, puis se rejeta en arrière sur son fauteuil.

C’était une photo non-stéréo, prise à grande distance, probablement d’un satellite-espion, puis terriblement agrandie et retouchée, de Lilo Toptchev.

 

Le zappeur de mondes
titlepage.xhtml
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Dick,Philip K.-Le zappeur de mondes(The Zap Gun)(1965).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html